F. R. Schack: Μαχητικά ρομαντικός

A M. le Duc de Choiseul


Généreux défenseur des libertés publiques,
Ennemi déclaré des princes tyranniques,
Permets qu’aux vœux du peuple osant unir les miens
Je t'apporte, ô Choiseul! l’hommage des Vosgiens.
Ah! que ton souvenir est cher dans nos montagnes!
Que l'on aime à te voir habiter nos campagnes,.
Lorsque tous les étés, abandonnant Paris,
Tu cours te délasser dans nos vallons fleuris!
[...]


De la patrie enfin ont fui les noirs orages,
Tu n'as plus désormais à craindre les naufrages;
Coulant en paix tes jours pleins de nobles vertus,
Tu vois des factions les poignards abattus.
De tes malheurs passés effaçant la mémoire,
Tu jouis parmi nous de la plus noble gloire;
Et de nos droits sacrés défenseur courageux,
Tu soutiens dignement leurs débats orageux.

Des Grecs infortunés embrassant la défense,
De ce peuple tu sais secourir la vaillance.
Unissant tes efforts aux dignes citoyens
De la cause des Grecs les plus fermes soutiens,
Des rives de la Seine à celles de la Grèce,
Vos secours abondants apportent l’allégresse,
Paralysent l'espoir de ses cruels bourreaux,
De la vengeance en elle allument les flambeaux ;
Et de sa liberté préparant la conquête,
Sur le sultan Mahmoud font gronder la tempête.

Au fond de son sérail, plongé dans les plaisirs,
Le despote, dit-on, s’arrache à ses loisirs.
Qu’il accourt voir enfin cet immense incendie
Qui dévore des Grecs la nouvelle patrie !
Plus rapide, plus prompt que le cours des torrents,
Il embrase leurs cœurs de ses feux dévorants.
En vain marchent contre eux ses bandes vagabondes,
En vain souillent leurs champs ses hordes furibondes,
bien ne peut arrêter l'élan de leurs soldats;
Leurs faibles bataillons dissipent ses pachas.

Si de lâches succès ont couronné ses armes,
Si ses spahis cruels, de Scio tout en larmes,
Massacrèrent sans frein les nombreux habitants,
Aux crins de leurs chevaux traînèrent les enfants,
Les vierges, les vieillards, les mères éplorées,
En virent de leur sang les terres arrosées;
Si l'île d'Ipsara, libre au milieu des flots,
Disparut sous la cendre avec tous ses héros,
Ses barbares soldats, sur le champ du carnage,
Eprouvèrent bientôt le féroce courage
Des Grecs électrisés au spectacle sanglant
De leurs frères couchés sur ce terrain fumant;
Si dans Missolonghi ses hordes effrénées
Entrèrent en silence, au carnage acharnées,
Se livrèrent sans frein à leur férocité
Sur le sexe innocent de la noble cité,
Il sait quels flots de sang ses hordes répandirent
Au pied de ces remparts que les Grecs défendirent:
Que d’Ottomans plongés dans la nuit du cercueil
Y virent tour-à-tour expirer leur orgueil!
La Grèce alors s’arma d’une double vengeance,
Et fit trembler Mahmoud dans les murs de Byzance.

De l’Europe, je sais, d’injustes potentats¹
Accueillent ses projets, secondent ses états,